Je me suis dit que j’allais écrire un petit article sur cette première semaine de septembre et de son lot d’incertitudes. Je me suis vue naviguer cette incertitude, puiser dans mes ressources, me ressourcer, pour enfin trouver une solution.
J’ai écrit une version longue et une version courte: bonne lecture!
Version courte: La salle des fêtes n’était plus disponible à cause du covid. J’ai cherché un manoir cossu avec une salle de 80 m2. Je vous ai demandé, j’ai lu vos réponses. J’ai cru tout laisser tomber. J’ai failli tout passer en ligne. J’ai trouvé un château avec une salle de 80m2 avec un parc. Les cours du jeudi peuvent continuer, et je suis ravie.
Version longue:
Lundi dernier, une semaine avant le début des cours, la mairie de Morancé m’a informée que la salle des fêtes dans laquelle je devais donner mes 2 cours du jeudi soir était réquisitionnée pour l’école dans le cadre du covid. Ils m’ont proposé de revenir dans la salle de l’an dernier pour le cours de 18h30 mais il n’y avait pas de solution pour le cours de 20h. Et là j’ai senti que ça faisait beaucoup sur mes épaules. Le déménagement m’avait demandé déjà pas mal d’adaptation et en quelques sortes, je comptais sur la stabilité des cours de yoga qui continuaient (presque) à l’identique. Mais là, boum! Changements, incertitude, où vais-je donner ces cours? est-ce que je laisse tomber tout simplement le cours de 20h? est-ce que je reviens en arrière comme l’an dernier malgré les trajets qui se rajouteraient pour moi, et les soirées où je ne serais pas avec mes ados? est-ce que j’abandonne tout et que je redeviens infirmière (si, si je me suis dit ça…). Alors pour avoir une idée de vos avais, j’ai envoyé un questionnaire aux personnes concernées par le cours du jeudi soir et anciennement mercredi soir.
Il y avait 2 questions principales dans le questionnaire et une question pour garder le sens de l’humour, qui disait que si vous aviez une salle de 80m2 dans un manoir cossu à disposition, j’étais preneuse. (*voir plus bas la 3e question).
Et je suis partie à vélo, j’ai longé les quais du Rhône, jusqu’à la Tête d’Or, et j’ai pédalé, j’ai senti mon corps, je me suis arrêtée, j’ai marché dans l’herbe, pieds nus comme j’aime, je mes suis assise au bord de l’eau sur un tissu que j’avais pris avec moi.
Ce tissu, c’était un fouta, vous savez avec des franges au bout, et pour que le tissu ne s’effiloche pas, on fait des spirales avec 2 bouts, on les tourne ensemble et ça bloque le tissu. Certains bouts étaient défaits, j’ai commencé à faire des spirales, j’ai senti le tissu sous mes doigts, l’étoffe qui glisse, le lac à côté, et j’ai senti que je m’apaisais.
Alors j’ai continué avec ce tissu que je n’avais pas vraiment prévu d’amener avec moi. J’ai refait tous les bouts qui s’effilochaient. Et ça m’a fait du bien.
Le lendemain, j’ai activé les recherches et le soir, je suis retournée à la tête d’or, pour un atelier animé par une fille qui fait du BMC (Body Mind Centering) une pratique corporelle de présence au corps, de conscience du corps, qui s’approche beaucoup, je me rends compte de ce que je propose en yoga. Je suis entrée dans l’atelier avec beaucoup de facilité. Ca m’a fait du bien, j’ai perdu la notion du temps, j’étais complètement dans le corps, dans le présent. J’ai marché le long du Rhône pour revenir de la Tête d’Or, l’air était frais, la lumière sur la Croix-Rousse était belle.
Le lendemain, avec le soutien de vos réponses, j’ai appelé l’asso de Charnay savoir si la salle de la mansarde était libre, mais non.
J’ai aussi contacté le centre Doréssens de Chasselay, un nouveau lieu bien-être. Leur grande salle était libre le jeudi soir (oui!, l’espoir renait!). Le problème c’est le tarif, la salle est payante, aux tarif des salles sur Lyon, j’ai fais des calculs pour ne pas trop y perdre, ne pas trop faire monter les tarifs, et finalement ils m’ont dit qu’il était souhaitable de s’aligner sur les autres tarifs en place, c’est à dire 455€ pour un cours par semaine à l’année. Ca m’a paru beaucoup, une semaine avant le début des cours.
Pendant ce temps, l’une d’entre vous avait entendu parler du château du Pin à Morancé: un très bel endroit mais là aussi trop cher pour garder le même ordre de tarifs.
J’ai aussi pensé à la médiathèque de Morancé, mais elle n’est pas à disposition des associations.
Le jeudi, je me suis dit, ok, je transfère tous les cours à La Vie Claire, même si ça veut dire limiter le groupe à 8 personnes. Le jeudi soir j’ai appris que ce n’étais pas possible à la vie claire non plus. Désespoir. (En plus mes flyers étaient partis à l’impression avec La Vie Claire écrite en face de tous les cours!). Je n’ai pas très bien dormi ce soir-là.
Donc là, on était vendredi matin, le forum le lendemain et toujours pas de solution satisfaisante à mon goût.
Et j’ai eu une idée, une dernière chance.
J’ai pensé au collège NDL de Civrieux, là où étaient mes filles jusqu’à l’an dernier. J’ai envoyé un SMS demandant s’il y avait une possibilité d’avoir accès à une salle le jeudi soir. J’étais au fond de moi persuadée que je n’aurais pas de réponse car on était la première semaine de la rentrée et qu’ils devaient avoir d’autres chats à fouetter.
Et contre tout attente, j’ai eu une réponse, et oui c’est possible, ils ont une salle pour nous, la salle que je connais car j’ai donné des cours de yoga aux élèves dans cette salle l’an dernier.
En gros, c’est une grande salle de 80m2, dans un ancien château, avec un parc auquel on a accès quand il fait beau. Bam! Retour au questionnaire du départ! Je suis plus que soulagée, je vais savoir quoi dire lors du forum du lendemain, et je sais où nous allons nous retrouver les jeudis soirs.
J’ai fait de mon mieux pour trouver un endroit, ces changements découlent d’une part de mon déménagement, d’autre part du covid, je suis désolée pour celles et ceux à qui cette solution ne convient pas. J’espère vous retrouver à d’autres occasions.
Ce que je pensais permanent ne l’est pas, et d’une situation qui paraissait bloquée a émergé une solution peut-être meilleure que la situation du départ.
*La 3e question du questionnaire était:
Idée3 : vous disposez d’une salle de 80 m² chauffée dans un manoir cossu et vous la mettez à la disposition de Marie-Cécile pour y donner ses cours le jeudi soir.
-vous vous dites “pourquoi n’y avais-je pas pensé plus tôt”.
-vous comprenez qu’un brin d’humour pourrait s’avérer utile face à cette perturbation inattendue.
-vous préférez rester à la salle des Haies ou à la Vie Claire.
“J’aimerais vivre ma vie comme la rivière s’écoule, porté par la surprise de son propre déroulement.” John O’Donohue
Si cette histoire vous a fait réfléchir sur l’incertitude, comment on la traverse, en quoi le yoga, la présence au corps, la présence d’esprit peuvent nous guider à travers ces temps incertains, je vous invite à me rejoindre le 27/09 pour l’atelier “Naviguer l’incertitude”.
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